Anne Plantagenet
Trois jours à Oran raconte le voyage qu'entreprend une jeune femme en 2005 pour ramener son père sur la terre où il est né, qu'il a quittée il y a plus de quarante ans, terre où il est désormais un étranger.
Trop longtemps elle a évolué entre deux rives a priori irréconciliables, oscillant entre la fierté de ses origines pieds-noirs et la honte d'une histoire coloniale. C'est cette relation douloureuse avec ses racines qui a dirigé sa vie malgré elle, dicté ses choix. De l'appartement d'Oran à la ferme familiale de Misserghin, jusqu'à des tombes blanches oubliées, des ruelles colorées au front de mer éblouissant, père et fille tissent durant trois jours un dialogue pudique et émouvant, mais aussi joyeux, qui les réconcilie avec eux-mêmes. Les vestiges familiaux non seulement n'ont pas disparu mais ils réservent des rencontres inattendues et généreuses.
Superbe roman sur la transmission familiale et la quête des origines, Trois jours à Oran évoque le cheminement d'un homme qui renoue avec son passé et d'une femme qui gagne sa liberté. Après Nation Pigalle, Anne Plantagenet propose, dans ce texte à la tonalité plus intimiste, une invitation à un voyage vibrant des couleurs, des odeurs et de la lumière de l'Algérie actuelle.
J’ai toujours su qu’un jour il faudrait que j’aille en Algérie.
Je suis fille, petite-fille, arrière-petite-fille de pieds-noirs. Enfant, j’en étais fière, ensuite j’en ai eu honte. Longtemps je me suis trouvée là, entre ces deux rives. Et la relation complexe, douloureuse, que j’entretenais avec mes racines a dirigé ma vie malgré moi, dicté mes choix.
Quand ma grand-mère est morte, j’ai pensé que ce jour était arrivé.
Le 15 septembre 2005, j’ai embarqué avec mon père sur un vol à destination d’Oran. J’ignorais ce que nous allions trouver là-bas, si la maison où il était né existait encore, comment nous serions accueillis. J’ignorais surtout si ce voyage, dont j’attendais beaucoup et que j’ai forcé mon père à accomplir avec moi, serait une victoire, ou une erreur. Il y avait un risque. Je l’ai pris.
Christian